[Presse] La Théo des fleuves

De nombreux articles dans la presse : La Libre Belgique, Le Carnet et les Instants, Imagine…

 

Novembre 2019 : Un article signé Dumitra Baron, maître de conférence à l'université de Sibiu en Roumanie, à lire en entier ici.

 

"La voix furieuse et tragique des exilés permanents"

Un article d'Alexis Maroy, paru dans le supplément Lire de La Libre Belgique le lundi 12 juin 2017

"Dans une prose intense et ouvragée, Jean Marc Turine raconte les cicatrices d'une femme et d'un peuple entier, les mêmes que portent les échoués de l'histoire, repoussés, où qu'ils aillent, à force de mots quotidiens et de décrets, à coups de crosses ou de balles. Fresque vivante et sensible sans cliché ni misérabilisme, "La Théo des fleuves" fait entendre la voix furieuse et tragique des exilés permanents, dont l'actualité, elle, n'a pas vieilli." (Alexis Maroy)

à lire sur le site de La Libre

 

 

 

 

 


Le Carnet et les Instants
octobre 2018
un article signé Michel Zumkir

à lire ici !


 

La Théo des fleuves, "Le livre d'une négresse blanche"

Coup de cœur d'Eric Brucher dans Le Carnet et les Instants (juin 2017)

"Théo a les yeux bleu pétrole, les cheveux noirs, la peau sombre de son peuple ; elle a appris à lire et écrire pour voir autrement le monde et renoncer à la peur, pour se libérer des conventions d’abord et échapper à un mari et un père qui lui a imposé un mariage. Elle a pour viatique essentiel le livre de sa mère celui qu’elle m’a donné à ma naissance et que j’ai donné à mes enfants le jour de leur naissance, la vie. Mon livre rendu fertile par la terre sur laquelle je marche en traversant les saisons. Viatique de l’amour aussi, celui d’Aladin, le violoniste inventeur de rêveries sur l’Ile aux Oiseaux, et qui l’accompagnera toute sa vie malgré les séparations et les distances, malgré les malheurs. Près d’eux, Nahum, l’enfant perdu, enfant au couteau et à la mémoire vide, qu’elle recueillera puis abandonnera pour suivre une chimère, dira-t-elle, et qui trouvera sa voie dans le cirque. Et puis, il faut parler des blessures terribles et tragiques, la jeune Euphrasia violée par les milices et détruite à jamais, ou Carmen, l’enfant de sa chair à elle, Théo, morte lentement de faim dans les camps, voire encore ses poèmes jetés au feu comme une négation d’elle-même et de l’amour, ou encore la rééducation qu’elle subit et la stérilisation, l’emprisonnement et le travail forcé, la survie au néant. Mais évoquer aussi cette errance magnifique par les mers sur ce bateau fantastique – le Sâmaveda, rebaptisé La Théo des fleuves – auprès d’un équipage et capitaine de haute poésie et qui la fera renaître à elle-même.

Théo ou la puissance d’un fleuve.  Son livre de douleurs et de vie mêlées, que l’on referme pris aux entrailles par sa force et justesse, sa poésie lancinante et mélancolique, belle et fantasque parfois. Un chant, au fond, ou une danse autour d’un feu pour dire, au-delà des misères et des dépouillements, la beauté de la terre et des fleuves, les fruits et l’amour, l‘eau, les enfants, ou la fertilité du partir et les forces du vivant."

Eric Brucher, Le Carnet et les Instants, juin 2017

Article à lire sur le site Le Carnet et les Instants

 

 


 

L'avis de Thierry Detienne dans Imagine (août 2017)

 

 

Coup de cœur de Michel Paquot

"Ici aussi, le récit est double. Sur sa chaise roulante, la vieille Théodora, la Théo des fleuves du titre, est revenue mourir chez les siens, les Rom, dans le quartier miséreux d’une ville portuaire sur les bords du Danube. Pendant que le jeune homme qui prend soin d’elle joue du violon, elle ferme les yeux et retisse les fils de son existence. Un mariage à 15 ans, au milieu des années 1930, avec un homme brutal qu’elle n’aime pas, elle qui en aime secrètement un autre, nettement plus doux et romantique. Une vie de dur labeur dans sa belle-famille qui, lorsqu’elle se retrouve enceinte tandis que son mari est en prison, est convaincue de son infidélité. La jeune fille, qui a appris à lire et écrire, finit par fuir, pour échapper aux attaques et viols des miliciens de la Garde de fer. C’est cette vie d’errances et de rencontres, composée de malheurs, passant par la déportation dont les Tsiganes ont été les victimes ainsi que par un village de Cisjordanie, mais aussi de moments plus heureux, que raconte, dans un style empreint de poésie, l’auteur de Foudrol avec une émouvante force empathique, un formidable amour pour ses personnages. Ce roman magnifique est une bonne occasion de découvrir, peut-être, un écrivain et réalisateur qui fut proche de Marguerite Duras sur laquelle il a écrit et avec qui il a coréalisé Les Enfants (avec aussi Jean Mascolo)."

un article signé Michel Paquot, à lire en intégralité sur son Blog à part

 

A lire aussi : de belles critiques de lecteurs sur le site de Babelio !

quelques extraits…

"C'est une Tsigane née au bord du Danube, là-bas, dans les plaines de l'Est. Mariée à 15 ans, comme toutes les filles tsiganes, elle doit renoncer à son amoureux Aladin, l'accordéoniste romantique, pour suivre Vassili le forcené. Elle n'aura pas l'occasion de vivre longtemps avec lui, car l'Europe s'emballe... Les « dieux noirs » SS s'emparent un jour du camp et la violence s'abat, horrible et crue. S'ensuit un long calvaire où les Tsiganes connaissent le sort des Juifs. Elle assiste, impuissante, à la mort de sa mignonne petite fille dans un camp d'extermination, alors qu'elle vient de prendre sous sa protection Nahum, un petit Juif échappé d'un massacre dans un village voisin. Et puis la vie continue, malgré tout...
Le communisme s'empare de la liberté au nom de la Patrie, et l'envie se fait de s'enfuir à l'Ouest.  Les gens se perdent, se retrouvent et se perdent à nouveau, et Théodora n'échappe pas à cette lente désagrégation de l'être. Son passé la gangrène. Elle marche, travaille, embarque sur un bateau qui lui fait vivre un autre amour mais connaitre une autre guerre, celle du Vietnam. Et la fuite en avant reprend, jusqu'à ce qu'elle décide de boucler la boucle de la vie, de retourner aux sources de son être, le long du Danube.
Ce périple lancinant se répercute dans la façon d'écrire de l'auteur, qui mène son trajet comme une incantation. La poésie est là, omniprésente." (Latina, mai 2017)

 

"Avec cette épopée flamboyante, Jean-Marc Turine nous permet d'entrer dans la culture des Tsiganes, sur la pointe des pieds, sans commentaires ni bavardages, avec pour fil rouge les décisions de Théodora. Il aborde les persécutions nazies et staliniennes à travers le destin de la Théo et des siens.
Ce texte, à la fois roman et poème épique nous emporte sur les chemins au rythme des roulottes, sur les fleuves au rythme des barques, sur la mer au rythme des bateaux, nous permettant de rencontrer des personnages hauts en couleur, profondément émouvants. Chacun permettra à la Théo de se connaître un peu plus, chacun sera décisif, mais chacun ne fera que traverser sa vie tout en étant ancré dans son cœur. (…) La Théo, sa quête indispensable et nécessaire, chemineront encore longtemps en moi." (Enell, juin 2017)