Il y avait les sans bras
qui ne pouvaient rien faire
et qui faisaient quand même
avec embarras.
Ils disaient
« je t’embrasse ».
Les sans noms
s’appelaient
de part et…
d’autres
répondaient.
C’est une parabole, une petite parabole, qui aborde un sujet grave par le biais de la poésie. Un sujet qui fait souvent la une de l’actualité : celui des « sans » : sans-abri, -papiers, -droits… qui se réfugient chez nous ou sollicitent notre aide, et que nous acceptons ou expulsons.
Comment la poésie peut elle répondre à une telle question ? Sans la résoudre et sans compromis, avec des mots et des images qui disent la précarité du voyage, la valeur de l’espoir, la promesse de la vie. Chacun suivra le fil et chaque sans- (les sans regards, les sans dimanches, les sans histoires, les sans mer...) nous invite à la réflexion sur l’avoir et l’être, pour nous mener doucement à la réponse la plus élémentaire, ces « sans- » sont des hommes, des femmes, des enfants. Ils ont droit à tous nos égards.
Anne Herbauts se prend ici au jeu du bricolage, le précaire est dans l’image, et cette fragilité feinte renforce le texte qui se joue de la répétition.
D’une parabole, on tire en général un enseignement, ici on y ajoutera l’invitation à la réflexion.
Un livre en accordéon, à mettre entre toutes les mains.
Sans début ni fin a fait partie de la sélection de la Petite Fureur 2013-2014!