Un homme s’adresse à une petite fille de Mê Linh, une ville du nord du Viêt Nam. Il l’a rencontrée chez elle. Elle s’appelle Liên et le temps n’est rien pour elle. Elle vit une existence saccagée. Son père contaminé par l’Agent Orange pendant la guerre américaine lui a transmis la maladie.
Jean Marc Turine a rencontré ces familles victimes de la dioxine. Il leur adresse une longue supplique étayée de données factuelles. Il y déverse sa colère et sa révolte mais aussi son incompréhension, son amour et son impuissance. Il lui reste les mots pour éloigner les larmes. Un témoignage, comme une mélopée criée, qui réveille nos consciences.
Avant d’être un livre, Liên de Mê Linh fut un reportage radiophonique diffusé sur France Culture en 2012. Depuis, un film documentaire prolonge le propos. La forme du livre est singulière puisqu’elle allie la forme documentaire à la poésie du récit. La force du travail de Jean Marc Turine, depuis, ses premiers textes, réside dans son souci de donner la parole aux sans-voix, aux opprimés, aux victimes et de se dresser, sans relâche, contre la guerre et l’exclusion.
projection-débat
Un film Liên de Mê Linh ou Guerres et crimes de guerre et un livre éponyme à découvrir en compagnie de l’auteur et réalisateur Jean-Marc Turine.
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ils en parlent…
« C'est une autre sale guerre, celle du Viêt Nam, que Jean Marc Turine évoque cette fois, dans un livre bouleversant qui fait écho au reportage radio et au film documentaire qu'il a réalisés. Il ne s'agit en rien d'un commentaire en chambre ou d'une macération d'historien, mais d'un livre de terrain où l'on touche des yeux et du cœur la réalité atroce des plaies laissées par une guerre menée sans états d'âme par des stratèges et des hommes politiques ne reculant devant aucun moyen pour imposer (en vain) leur loi. (…)
Mais au-delà même de ces rappels utiles et éclairants, ce que l'on oubliera pas de ce livre, de ce poème écrit avec toute la force de la révolte et toute l'émotion d'une empathie nourrie de vécu, c'est le regard profond, limpide, énigmatique, d'une adolescente nommée Liên. Un regard qui, fixé sur l'horizon du monde, semble exprimer moins de rancune qu'un indicible questionnement. »
Ghislain Cotton, Le Carnet et les Instants, 2014 (article à lire en entier ici)
« Près de quarante ans après la fin de la guerre, des milliers d'enfants naissent chaque année porteurs de handicaps multiples, soustraits à la vraie vie, "des existences naufragées" comme le dit Jean Marc Turine, dans ce livre-poème, où l'auteur s'adresse à Liên, du village de Mê Linh, âgée de dix-huit ans mais qui paraît encore une enfant ; elle ne bouge pas, ne parle pas, le cerveau vide. C'est avec une infinie délicatesse, une approche tout intérieure, que Jean-Marc Turine évoque cette non vie, hors de tout temps. Les mots sont limpides, comme épurés, essentiels. Et l'émotion intacte. »
Tessa Parzenczewski, Points critiques, avril 2014 (article à lire en entier ici)
« Ce livre est un réquisitoire impitoyable. »
M.P., L'avenir, février 2014 (article à lire en entier ici)