Nous suivions le fleuve depuis des semaines déjà.
C'était le soir, le soleil plongeait dans l'eau,
et sa lumière était entraînée du côté de la mer.
Des oiseaux planaient au-dessus de nous.
Deux jeunes gens marchent le long du fleuve au fil des jours. Leurs rencontres de hasard - une louve, un âne, une renarde, des bateliers, les montagnes bleues - rythment le texte comme autant de symboles du monde vivant. Leur histoire peut se lire comme une séquence poétique de film à la Murnau, dans un mélange brouillé de songe et de réalité, ou comme une allégorie rêveuse de la vie et des rapports humains. Annemarie Schwarzenbach livre ici un récit qui a la saveur des contes d'autrefois, dans une écriture intemporelle, hors de tout ancrage de temps et d'espace. La quête des personnages acquiert dès lors une dimension universelle.