Tango, tout en finesse…
avec de nombreux éloges dans la presse !
L'avis de Jean Jauniaux, sur le blog d'Espace Livres (21/02/17) :
"On sait de Corinne Hoex combien son oeuvre explore, sans trêve, le roman familial et la poésie de la sensualité. Au fil des livres, elle tisse des liens entre la forme poétique et la fiction romanesque comme l'a montré son dernier recueil de nouvelles, mêlant fantasmes érotiques et humour détaché, lors de rencontres fort divertissantes entre la narratrice et différents corps de métier (maître nageur, curé, archevêque...). Cela nous avait valu de savoureux "Valets de nuit" confiés aux Impressions Nouvelles, livre à propos duquel nous avions rencontré l'auteure en compagnie d'Edmond Morrel.
Avec "Tango", Hoex retrouve à la fois la forme brève et musicale de la poésie dans laquelle elle revêt, comme dans une robe, une "éphémère de la nuit" qui "danse sans étreindre". Elle tente de se rebeller à la fois contre la robe, elle "voudrait un vêtement qui lui tienne au corps", comme on réclamerait une identité à soi. Mais la musique (et l'envahissement des gravures fascinantes de Martine Souren) interdit cette libération de l'hypnose musicale. Elle voudrait une robe qui soit à l'aune de l'envoûtement de la musique, qui "(la) tienne au corps/ comme un tanguer/comme un torero/un conquistador/et pas cette robe/ aux rubans fugaces/aux franges incertaines"
Quant à Martine Souren, elle nous donne dans ce "Tango" une danse fragmentaire qu'elle déroule de page en page, comme autant de variations d'une musique muette, dont la gravité envahit le lecteur-spectateur. Il faut entrer dans ce livre, si court, en trois temps: le texte, la gravure et... la musique. Cette dernière vous gagne petit à petit: le bandonéon, profond, lent, intense de ses noires noires va débusquer au sein de l'invisible orchestre, la sonorité allègre des cordes, "aux rubans fugaces/aux franges incertaines". L'artiste s'inquiète de ne pas atteindre le "miracle, la grâce, le juste contrepoint". Qu'elle sache qu'ici ce miracle s'accomplit.
En lisant, en regardant ce livre court, on aurait envie de savoir comment le texte et la gravure se sont imbriquées l'une l'autre, l'une contre l'autre, l'une dans l'autre. C'est là sans doute que réside la magie de ce livre : faire de ces entrelacements de l'image et des mots, une énigme que l'on n'aimerait pas dévoiler. C'est une liberté belle que nous laissent à la fois Corinne Hoex et Martine Souren de nous abandonner à notre rêverie, un peu comme l'"éphémère" de la nuit qui finit par s'abandonner à l'envoûtement du ...tango que l'on entend, entre les interstices des mots, dans la confrontation du graphisme et de la graphie. Le poème s'achève ("car il faut danser/cette plainte sombre/telle une femme entière") et déjà, venu d'une mémoire lointaine, un "bandonéon/pousse sa plainte sombre", et nous envahit à nouveau.
Ce court livre pourrait être la carte de visite de la maison d'édition L'Esperluète, dont le signe alphabétique le plus sensuel qui soit, le langoureux sinusoïdal &, évoque à la fois une danse et un dénouement, un lien et un espace, un temps et un infini, cet infini auquel il ressemble, comme s'il en provenait, comme s'il en était une déclinaison graphique."
selon Jean-Claude Vantroyen, dans Le Soir (25-26 février 2017) :
"La poésie de Corinne Hoex est sensuelle et nostalgique. Normal dès lors qu'elle fantasme sur le tango. "L'éphémère de nuit / danse le tango / sa robe l'abandonne / et le bandonéon / pousse sa plainte sombre." C'est beau et les dessins de Martine Souren laissent entendre la plainte déchirante de la musique."
(dans les brèves poésie, p. 44)
"Une invitation à la danse" selon Francine Ghysen,
dans Le Carnet et les Instants (1er mars 2017) :
"Savez-vous danser le tango?
Corinne Hoex vous y invite, dans un poème troublant, cerné des sombres, intrigantes gravures de Martine Souren, intitulé tout simplement Tango.
Il faut danser, nous rappelle-t-elle, mais il lui manque une robe qui tienne au corps, alors que la sienne se dérobe en soieries glissantes, en rubans satinés, en franges mouvantes.
Une étrange plaquette, qui nous laisse au bord d’un secret. L’art de danser le tango, de tout son cœur, de tout son corps, peut-être."
"Une plaquette tout en finesse" selon Daniel Bastié,
dans Bruxelles Culture (mars 2017) :
"Voici une plaquette tout en finesse, qui s’apparente à un long poème plein de fantaisie et secoué par les rythmes du tango argentin. Une fois encore, l’histoire est prétexte à de jolies envolées de mots, à des phrases qui marquent le tempo de la danse et à des éclats de couleur qui virevoltent. Avec une écriture qui lui est propre, Corinne Hoex donne corps à des instants éphémères, ravive le souvenir de la sensualité née du contact de deux corps et parle avec passion des marques enjouées d’une mélodie emportée par le son du bandonéon.
L’éphémère de nuit ne souhaite pas grand-chose. Seulement, un vêtement qui lui tienne au corps et non des rubans et des falbalas ou une robe qui donne constamment l’impression de glisser ou de s’échapper. Toutefois, l’important implique de danser, encore et toujours, sans heurts et sans ruine telle une femme entière. Evidemment, chacun cherchera à commenter ce texte court. Qui en est l’héroïne ? Une femme authentique ou un insecte comparé à une danseuse ardente ? On le sait, au pays de la versification, la métaphore et l’allégorie sont reines. Maintenant, l’écueil à éviter consiste à tout rationaliser et à ne pas laisser l’imagination courir par mille chemins pour trouver celui qui lui convient, celui qui est le sien. Les eaux-fortes de l’artiste Martine Souren dialoguent à merveille avec le monde suggéré par l’auteure et le dotent d’une tangibilité qui oriente forcément l’interprétation. Un envol loin des contrariétés du quotidien !"