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Femme Morte à la théière

Carol Vanni fragments • Anne Leloup dessins

18 € • 14 x 20 cm • 96 pages • isbn 9782359840926 • 2018 • collection En toutes lettres

 

Le récit s’ouvre sur les faits, bruts et violents, la grande cousine est retrouvée morte, lapidée dans un petit bois. Jamais on ne retrouvera les coupables. Il s’agira alors pour la jeune cousine de grandir et de se construire.

C’est le regard d’une femme mûre, accomplie mais bancale, qui s’égrène dans le récit à la forme syncopée. « Femme Morte » est son nom, le nom qu’elle se donne pour interroger l’événement premier et ceux du quotidien. Comment peut-on vivre quand on se sent Femme Morte? Comment peut-on s’autoriser un envol quand la vie aimée s’est arrêtée? Comment fait-on pour jongler avec les mille et une sollicitations du monde extérieur portant cette part morte en soi?
En faisant un pas de côté, en pariant sur le retrait et la nature, Carol Vanni donne à son récit non pas un « sens » mais une dimension.

Ces questions, que le texte aborde en creux, laissent le lecteur progresser dans une histoire qui se construit lentement à la manière d’un lieu à soi. Se dessine alors une nature morte où chaque moment répond à un autre dans une forme de tissage. L’auteur tricote au-dessus du vide, les liens s’approfondissent.

Soigné par une écriture en fragments proche de l’incantation, le récit chemine vers une forme d’apaisement et un fil conducteur précis et minutieux apparaît. Séparer le vivant du mort en chacun de nous.

En insérant à la place des fleurons typographiques des petits bouts de nature : feuilles, brindilles, cailloux, Anne Leloup ponctue le récit d’autant de respirations.

 

[Paroles de lecteurs]

Jeanne Benameur a lu Femme Morte à la théière

« J’ai connu Carol Vanni il y a plus de vingt ans. Il y a quelques années seulement elle m’a parlé de cette grande cousine et de sa mort abjecte. A l’époque je me rappelle elle avait dessiné ce que ma mémoire a gardé comme une toile d’araignée labyrinthique.
Et elle, Carol, où ? Prise et perdue au labyrinthe ?

N’ayant paix éphémère que dans les tâches incessantes qui semblaient tenir si serrés ses jours ?

Et si vaste pourtant à l’intérieur d’elle ce qui pourrait accueillir la vie. Cette immensité, je l’ai toujours sentie.

Il fallait écrire. »

… lire la suite

 

La librairie Point Virgule (Namur)

Il y a en creux en chacun de nous une absence, une part manquante. Quand elle était petite fille, Carol Vanni a perdu une cousine, sa «grande cousine». Une mort sauvage dont elle porte depuis la trace. Ce sont ces petits bouts de mort, tantôt envahissants, tantôt apaisés, qui tissent la toile de Femme morte à la théière. Voici un livre qui ne ressemble à nul autre, un poème dansé, un livre de deuil qui serait aussi dans l'obstination de vivre. La langue de Carol Vanni est souple et ample, elle fait tenir ensemble toutes les contradictions de nos vies. Elle cherche, elle ose, elle s'indigne et tente, page après page, de se réapproprier l'espace occupé par la douleur. Entre les mots pudiques et beaux de Carol Vanni, Anne Leloup a déposé ses dessins comme des cailloux qui marquent un chemin. Leurs lignes douces, minérales et végétales, mènent le texte vers la lumière.

 

 

 

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