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Les choses que l'on ne dit pas

Daniel Arnaut texte Anne Leloup dessins

16,50 € • 11 x 19 cm • 124 pages • isbn 9782930223711 • 2006 • collection L'Estran

 

quand je quitte la chambre de l’hôpital
il doit être un peu plus de cinq heures
on peut voir à travers les vitres
que le soir commence à tomber

avec son imposant atrium ses escaliers
mécaniques son restaurant ses boutiques
de fleurs et de confiserie son bureau de poste
ses visiteurs à la mine réjouie ou affairée
qui se croisent en tous sens
un sac ou une valise à la main
le rez-de-chaussée ressemble presque
à la galerie commerciale d’un petit aéroport
avant de reprendre la route

 

Un homme, ancien ouvrier, est atteint d'une maladie incurable. Ses dernières paroles, d'une folie et d'une lucidité saisissantes, trouvent un écho dans le monologue du narrateur, son fils, qui les recueille et les prolonge. Hommage au père, à ce qu'il a été, à ce qu'il n'a pas pu être.

Avec pudeur, Daniel Arnaut nous convie à un voyage à travers « les mots que l'on ne dit pas ». Loin de nous retrancher du monde, cette plongée dans le secret de l'être ouvre notre regard aux gens, aux objets, au paysage. L'écriture, sobre et concise, donne à ce partage une dimension universelle.

Anne Leloup a illustré ce texte : « J'ai voulu d'une part rendre hommage à la relation père-fils en la traitant par le biais de « figures », à la fois présente et absente. D'autre part le texte évoque aussi des détails de la vie quotidienne et fréquemment des situations où les mains sont actives. Les mains d'une personne font autant son identité que son visage. C'est peut-être pour cela que si, dans les " figures ", les visages sont absents, les mains, elles, sont incarnées. On pourrait aussi dire que les traits hachurés répétés dans les images sont autant de signes de la confusion de l'esprit et des sentiments des personnages. Du père comme du fils. Mais il n'y a pas que cela, ces traits effacent, nient, gomment, parfois avec rage mais au final ils offrent comme un apaisement. Tout cela, c'est ce que je peux dire "après coup", après avoir fait les images. Au moment du dessin la main pense à servir le texte mais pas à préméditer sa propre écriture.» (Noville, le 26 janvier 2005)

 

 

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