Les oiseaux, cet hiver, un vrai remue-ménage, un va-et-vient incessant devant la fenêtre, celle en angle, vue de biais, avec sa nourriture pour mésanges accrochée aux persiennes. Même les sittelles venaient, ces oiseaux d’arbres, ces grimpeuses, cramponnées sur les boules de graines, tendues vers l’arrière comme des acrobates, leur œil noir, précis, leur plumage rose.
Une idée naît du vol des oiseaux, écrire à propos des oiseaux, voilà ce que la narratrice essaye de nous faire croire, qu'elle va tâcher de trouver quelque chose parmi les mots qui sont là, à sa disposition « pour parler des oiseaux » ; et sa réflexion, sa rêverie, va courir des oiseaux à la musique, pour s'adresser au lecteur et lui faire part de ses questions d'écrivain.
Nicole Malinconi lève doucement un coin du voile de la création et, entre les lignes, avec pudeur, on trouve dans ce texte les questions d'écriture qui la préoccupent : les mots, les non-dits, la langue maternelle et ce temps qui coule entre ce qu'elle appelle si justement « la connaissance des modèles » et « la naissance de l'œuvre ».