Quand on dit que tout commence
que ça prend origine
quand on dit que la présence vient au monde
et l’on tâtonne, et l’on tend la main
on sent la présence
et le vide autour d’elle
et l’on pense qu’avant il n’y avait pas d’avant
c’est cela la présence
Inspiré par la légende d’Orphée Sept chants d’Avenisao est à la fois l’adresse d’un homme à une disparue et le récit fragmenté de son voyage entre mémoire et rêve pour tenter de la retrouver.
Sept chants marquent le dépouillement progressif du narrateur, sa mort peu à peu consentie, sa traversée de pays indéfinis, son errance au gré des voix et des présences, jusqu’à cette lumière tant espérée qui scella jadis la rencontre.
La force du texte tient dans la suggestion du temps, l’ellipse de la narration ; entre récit et mélopée. Les dessins d’Anne Leloup nous enveloppent et nous entraînent entre masses vibrantes, lignes fluides et traits éphémères. Au fil des pages, les lignes se construisent et se déconstruisent pour nous esquisser les images d’un rêve tactile. Imprimés sur papier calque, les dessins jouent comme une apparition et renforcent les sensations de fragments, de passages et de traces contenues dans le texte.