Et si l'on commençait par le soir ?
Depuis toujours, des femmes et des hommes font un pas en arrière.
Dans la grande chorégraphie, ils osent tendre un fil entre le monde et eux.
Depuis toujours, des poissons nagent à contre-courant, des tracteurs roulent à reculons, phares éteints.
Et le fleuve rêve de ruisseaux promeneurs.
Dans les maisons, des photos d'hier éclairent l'avenir. Ce n'est pas vrai qu'elles veillent.
Françoise Lison-Leroy réunit ici un ensemble de textes, autant de fragments qui se répondent et se mêlent. Régulièrement, elle propose ou rappelle de « commencer par le soir » pour aller de l'avant.
On y rencontre des « femmes qui n'y vont pas par quatre chemins », un homme du soir, un autre qui écrit des lettres... On s'imaginera retrouver ces figures au fil des pages, des lieux évoqués, des sentiments partagés ou défaits. On retrouvera, à travers cette écriture tissée, les thèmes qui sont chers à l'auteur, ou mieux, qui lui sont essentiels.
S'il est vrai que la photographie parle de l'instant, Sylvie Derumier nous montre ici qu'elle peut aussi relayer la mémoire. Elle parle de l'enfance, de la frontière, de la nature, de ce qui se détruit, de ce qui vit... autant de thèmes qui épousent parfaitement le livre.