Des sottises que l’on s’invente en exil, pour se convaincre d’une façon ou d’une autre que l’on n’est pas sans paysage, sans personne, sans ciel, sans pays… Les géographies, quel délire stupide ! Au moins une fois par semaine, Bernardo et moi, nous nous retrouvons au café de Cluny pour nous plonger (lui devant un beaujolais, moi devant un alsace) dans lesdites géographies. Un jeu très simple, plutôt mélancolique, qui ne peut s’expliquer que par notre déprime. Mais la déprime, putain, c’est une réalité. Je déprime, donc je suis. Le jeu ne manque pas de piquant pourtant.
L’exil, la solitude, l’amour et l’amitié traversent les quatre nouvelles contenues dans ce recueil. Elles ont un lieu en commun, Paris, celui des années soixante et septante, et décrivent l’espace d’une ville que les exilés tentent de s’approprier.
Dans Géographies, deux amis cherchent à reconstituer leur ville d’origine, mais leur mémoire tantôt fidèle, tantôt infidèle, va être confrontée aux souvenirs douloureux d’une femme, aimée par l’un d’eux, retrouvée par hasard.
Cinq ans de vie, c’est le temps de l’exil, qui passe sans se faire sentir et, en filigrane, une réflexion sur l’écriture et la nostalgie.
Le petit hôtel de la rue Blomet est le théâtre de retrouvailles impossibles.
Par pure distraction parle de l’errance et de l’oubli, alors que la fuite en avant de l’exilé le ramène inexorablement à son pays natal.
Les nouvelles de Mario Benedetti sont passionnantes et universelles. Elles touchent à l’exil dans ses racines, à l’espace de la ville, à la folie de la fuite et aux amours brisés. Écrivain uruguayen multiforme, il est considéré comme l’un des auteurs les plus importants d’Amérique latine.
Antonio Seguí recrée avec ses illustrations un monde à la fois brut et poétique, non dénué d’humour. Ce grand artiste argentin, connu pour ses peintures, gravures ou sculptures, nous livre ici une magnifique série de dessins au pastel.