Ce jour-là, assis devant sa maison, Davilara le musicien repensait à la noce de son ami qu’il avait joyeusement animée la veille avec sa bomba. Soudain, juste au-dessus de sa tête, les mouches cessèrent de bourdonner.
À pas de loup, un homme apparaît devant lui. Cet inconnu est venu le chercher car il ne croit pas ce que l’on raconte. Davilara serait le meilleur joueur de la Vallée du Chota ? Haha !
L’inconnu n’en croit rien et prétend que c’est lui, le meilleur. Pour le lui prouver, il lui lance un défi : un duel musical au sommet de la montagne. Davilara accepte sans hésiter, mais il ne sait pas que c’est le diable en personne qui le défie. Un étrange duel commence alors...
Ce livre, dessiné et écrit à quatre mains par Alice Bossut et Marco Chamorro, est inspiré de récits proches du mythe transmis à propos du musicien José David Lara Borja par plusieurs communautés du nord de l’Equateur.
À la fois légende et conte, Au rythme endiablé de la bomba captive par l’intensité et la vivacité de ses couleurs, la force et le dynamisme du dessin, qui rendent palpables la fougue et la puissance des deux adversaires.
Il met en scène un personnage hors du commun, à l’infatigable vigueur, dont la fierté et l’amour pour son art apprendront que « jouer de la bomba, c’est aussi beau que dangereux ».
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José David Lara Borja
Surnommé le « roi de la bomba », est un musicien équatorien né au début du XXe siècle et mort vers 1995. Considéré en son temps comme un mythe vivant, il a développé un style musical très singulier qui a inspiré les générations de musiciens et de danseurs de bomba qui l’ont suivi.
La bomba
désigne à la fois une sorte de tambour et la musique typique de ces communautés équatoriennes, traditionnellement accompagnée d’autres instruments et de chant.
Cette histoire est issue de la tradition orale des populations afro-équatoriennes de la Vallée du Rio Chota, au nord de l’Equateur.
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Imprimé en sérigraphie, le livre est paru aux éditions Comoyoko en 2016. Il est alors selectionné dans la liste d’Honneur de IBBY (International Board on Books for Young People) en 2018 et Finaliste au Concours d’illustration NAMI en Corée du Sud en 2017.
L'illustration à dominante ocre et verte donne à cette histoire une belle vivacité, la vigueur du trait rend perceptible la force du mouvement, la puissance du geste et l'on entend presque la musique de cette bomba, qui est à la fois un instrument et la danse qu'il rythme. Les pages centrales, dépliées en accordéon, retracent une séquence dansée et chantée par le musicien : on s'y croirait !
Une critique de Catherine Ader sur le site de lecture Livrjeun, avril 2022.