Lorsqu’elles quittent les flots par amour,
les sirènes n’y retournent jamais.
Elles marchent sous la pluie.
Elles font des tas de trucs bizarres, mais jamais elles ne retournent dans l’océan, même pour tremper leurs pieds.
Être né d’une belle et grande histoire d’amour, quel bonheur! C’est la chance de cet enfant qui nous raconte sa maman, une sirène qui quitte son océan par amour pour son papa, un grand type pas très musclé mais terriblement attachant.
Mais l’amour n’empêche pas la nostalgie, et cette femme singulière, entre deux mondes, n’est pas qu’amoureuse et mère. Car au fait, à quoi renonce-t-on pour entamer une histoire d’amour? comment garder sa singularité dans la relation avec l’autre? que penser du regard des autres quand on est un peu différent.e? autant de questions posées en ligrane au travers de ce regard d’enfant, empreint de l’amour et de la fierté qu’il a de ses parents.
Le texte de Didier Lévy nous emmène avec humour et tendresse dans la tête du jeune enfant. Les peintures à l’huile d’Annabelle Guetatra jouent sur la transparence et le mystère des fonds marins. Traits de pinceaux ondulants, densité de couleurs sont rehaussés de personnages et situations qui évoluent comme en apesanteur.
Car ce qu’il transparaît de cette histoire d’amour pas banale, c’est que les sirènes et les papas peu musclés font d’excellents parents et de bien beaux couples !
"Pour poursuivre l'homme de ses rêves, une sirène renonce à l'océan, dans un récit surréaliste et onirique. Des bottes de cow-boy, une robe blanche, de mariée peut-être, sur fond de flots bleus, des portraits empreints de nudités et des envols en tout sens… Que réserve La sirène des airs? Comment devient-on fille de l'air quand on est née fiancée de la mer? Sa petite fille, enfant de l'amour, prend la plume et en appelle à sa mémoire pour nous le raconter dans l'étonnant et magnifique album de Didier Levy, auteur d'une centaine de livres pour enfants - dont les séries à succès Cajou et La fée Coquillette - et de l'artiste peintre Annabelle Guetatra, qui joue avec les transparences entre ses peintures à l'huile et sur rhodoïd, matière proche du plexiglas.
Souple et inattendu, voilà un album pour enfants édité chez Esperluète, remarquable maison d'édition belge, qui leur raconte une histoire d'amour aussi belle mais plus réaliste que dans les contes de fées. Si la sirène quitte son milieu naturel, c'est par amour pour un nageur qui essaie tant bien que mal la technique du crawl et qui n'a, manifestement, pas le sex-appeal d'Ulysse. "Un grand type pas très musclé qui n'arrêtait pas de boire la tasse", écrit en effet Didier Levy, tordant le cou aux standards de la séduction. " Laurence Bertels, La Libre Belgique
"Cette histoire absolument magnifique est racontée à travers les yeux de leur enfant, un petit garçon aux yeux émerveillés qui voit sa maman se transformer, devenir trapéziste en l’occurrence.
C’est un texte magnifique, ce sont des peintures à l’huile qui nous entraînent dans un monde complètement onirique. Des illustrations assez osées et audacieuses car la maman, notamment, est nue, et ce n’est pas facile la nudité dans les albums jeunesse, malheureusement c’est assez rare. Mais avec énormément de grâce ; c’est vraiment un énorme coup de cœur que je conseille aussi bien pour les petits, les grands ou à offrir à l’homme ou à la femme que vous aimez." Muriel Limbosch, émission "Les passeurs de culture" sur BX1
"Une belle histoire d'amour, certes racontée par un enfant, mais qui pose des questions pertinentes sur ce qui constitue les fondements du sentiment amoureux. Un bien joli conte qui pourrait venir des profondeurs de la mer, mais qui aborde les thèmes de l'identité et de la différence avec délicatesse, dans de jolies métaphores entre rêve et désir. Le Prince Charmant est balayé par un étrange "grand type pas très musclé qui n'arrêtait pas de boire la tasse en essayant de nager le crawl". Superman peut aussi se rhabiller et l'amour ne sera pas broyé comme chez Andersen." Monique Malfait-Dohet, Lu et approuvé