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La Théo des fleuves

Jean Marc Turine roman

18 € • 14 x 20 cm • 224 pages • isbn 9782359840766 • mai 2017 • collection En toutes lettres


Jean Marc Turine reçoit le prestigieux Prix des Cinq Continents de la Francophonie 2018 pour son roman La Théo des fleuves
 

La vieille Théodora ne marche plus, elle ne voit plus. Mais elle se souvient et raconte. Elle nous parle de sa vie, de ses rencontres, ses amours, ses espoirs, mais aussi ses errances, ses drames et ses désillusions.
Théodora est une enfant du fleuve. Née Rom, elle a voyagé au gré des vents. Traversant le temps, elle a vécu plusieurs vies. Née à l’aube du XXe siècle, elle le traverse tout entier. Temps de guerres, de communisme, d’oppressions répétées, l’histoire des Roms se révèle au fil du roman et se confond avec celle du siècle.
Naître femme, c’est s’exposer à la tutelle des pères et des maris, Théodora le comprendra vite. Tout comme elle pressentira aussi que par la lecture et l’écriture, elle échappera à la fatalité. Aladin, le tendre amant, Nahum, le fils d’élection, Joseph, le marin, croiseront sa route. Personnages lumineux, ils partageront un temps sa vie avant qu’elle ne reprenne la route et construise sa destinée.
La force du travail de Jean Marc Turine, depuis ses premiers textes, réside dans son souci de donner la parole aux sans-voix, aux opprimés, aux victimes et de se dresser, sans relâche, contre la guerre et l’exclusion.
Par une écriture juste et engagée qui donne de la force à ce récit, il dénonce l’exil forcé, les brimades, l’injustice... Les voix du récit s’entremêlent pour nous emporter dans une histoire forte et entière, qui ne laisse pas le lecteur indifférent et le pousse à reconsidérer les questions de l’exil et de l’exclusion à la lumière de l’histoire contemporaine.

 

Je n’ai qu’un livre, celui que m’a donné ma mère à ma naissance et que j’ai donné à mes enfants le jour de leur naissance, la vie. Mon livre rendu fertile par la terre sur laquelle je marche en traversant les saisons. La terre me nourrit de ses fruits et me procure des plantes pour soigner nos corps, la terre qui accueille nos défunts. Mon livre se remplit de l’eau de la rivière dans laquelle je me lave et attrape les poissons, de l’eau des cascades dans laquelle jouent nos enfants nus en été et de l’eau des sources qui nous abreuvent. Je lis mon livre dans les chants et les légendes qui naissent et se recomposent autour du feu qui nous réchauffe en hiver, dans les travaux des femmes lorsque le feu cuit nos repas de tous les jours. Mon livre dit que le Tsigane ne quitte rien ni ne va quelque part, le Tsigane parcourt sa demeure, les terres qu’il traverse. La foulée tsigane est une quête infinie.

   

A écouter :  feuilleton radio La Théo des fleuves

Réalisation : Myron Meerson
Conseillère littéraire Emmanuelle Chevrière

France Culture vous propose la rediffusion du feuilleton La Théo des fleuves écrit en 2010 pour France Culture. Car avant le livre, il y a eu la radio, qui a permis à cette histoire d'exister puis de faire son chemin pour devenir littérature et trouver sa place sur les tables des librairies.

« En cinq épisodes, l’auditeur est invité à suivre la vie d’une femme qui traverse le 20ème siècle. Cette femme, Théodora, est une Tsigane née en 1920 dans un pays de l’Europe de l’Est. Le feuilleton commence avec Théodora âgée, revenue sur sa terre natale après des dizaines d’années passées en Occident. C’est là qu’elle a choisi de mourir. Et c’est là, qu’elle raconte sa vie en répondant à un jeune homme qui l’interroge. Dans sa jeunesse, elle a connu la pauvreté et le rejet qui frappent depuis des siècles ce peuple installé - dispersé sur la terre d’Europe. Cinquante ans plus tard, Théodora constate que la situation des Tsiganes n’a pas changé ou si peu. Le récit alterne constamment entre le présent et le passé et en ce sens il retrace les errances d’une femme mais aussi de tout un peuple. Nous accompagnons Théodora et les personnes qu’elle aime et qui l’ont aimée. Par ce texte, j’ai désiré rendre hommage à ce peuple méprisé, maltraité partout en Europe et dire "non" à ce racisme primaire et tellement répandu : l’antitsiganisme. »

Jean Marc Turine

 

Episode 1 : Le retour au pays de Théodora

 

Episode 2 : Mariages et naissances

 

Episode 3 : Divorce, adoption, mort et déportation

 

Episode 4 : Exil et rencontres

 

 Episode 5 : Vogue la galère

 

 

 

Dans la presse


«Dans une prose intense et ouvragée, Jean Marc Turine raconte les cicatrices d'une femme et d'un peuple entier, les mêmes que portent les échoués de l'histoire, repoussés, où qu'ils aillent, à force de mots quotidiens et de décrets, à coups de crosses ou de balles. Fresque vivante et sensible sans cliché ni misérabilisme, "La Théo des fleuves" fait entendre la voix furieuse et tragique des exilés permanents, dont l'actualité, elle, n'a pas vieilli.»

Alexis Maroy, La Libre Belgique, juin 2017 

 

«Préféré aux neuf autres finalistes, Jean Marc Turine remporte le prix des cinq continents pour un livre, La Théo des fleuves, qui chante le peuple rom, son errance et ses malheurs dans une langue poétique. Il devient le troisième lauréat belge du prix des cinq continents, après Geneviève Damas et In Koli Jean Bofane.»

Le Carnet et les Instants, octobre 2018 

 

 

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