John Mulgan (1911-1945) a brillé comme un météore dans la vie culturelle néo-zélandaise. Né à Christchurch (île du Sud) dans une famille d'intellectuels et de musiciens, il part pour l'Angleterre terminer ses études à Oxford et devient éditeur à l'Oxford University Press.
Dès le début de la Seconde Guerre Mondiale, à 28 ans, il s'engage dans l'armée britannique. C'est aussi en 1939 que paraît son roman, Seul. Après avoir servi au Moyen-Orient où il s'illustre contre l'Afrikakorps de Rommel, il part combattre en Grèce auprès de la résistance locale. Promu lieutenant-colonel, il retourne au Caire où il se suicide, à l'âge de 33 ans, quelques semaines avant la reddition de l'Allemagne.
Devenu très vite un événement précurseur de l'existentialisme littéraire, puis un classique des lettres néo-zélandaises, Seul a marqué, plus que toute oeuvre de fiction, une étape dans la conscience de l'identité de la Nouvelle-Zélande.
Il a même, contre toute évidence, joué un rôle dans la création du mythique "homme du Sud", le Néo-Zélandais des espaces sauvages de l'île du Sud, solitaire, indépendant et rebelle.