La nuit. La nuit, je n’ai famille ni mari. La nuit,
je n’ai d’amis que les dalles fraîches et la rosée.
La nuit je n’aime. Ni ne hais. Je ne parle.
Ni ne ris. Ne gronde personne.
La nuit, je n’ai corset ni bas.
La nuit je suis.
Une femme, la nuit, marche dans une maison.
La nuit, je ne vois pas et c’est bien. La matière me suffit.
Elle explore son corps, le dedans le dehors. Les humeurs qui en sortent, les larmes, la salive, l’urine... La nuit, elle est plus sauvage et plus vive. Peut-être moins sage que le jour.
Le texte rythme ces moments de réflexion et explore chaque facette du corps, entre repli et ouverture. Par leur légèreté, les dessins au crayon tracent cette géographie du corps.