Dans l’épaisseur
du silence
se trouble
le sommeil
de la femme
enfin seule.
Dans l’oubli de ses jours
elle découvre son corps
et répond à ses cris
de ses mains
lentes et sûres,
à côté de l’homme
sans mémoire,
endormi,
qu’elle a aimé,
un jour.
Le silence,
comme un secret oublié,
fait moins de bruit,
la nuit.
C'est un moment de vie, ténu, discret, sur le fil du désir. Entre l'homme qui l'a choisie, celui qui la lit et celui qu'elle aime, une femme fait ce qu'elle peut, de ce silence où rôde son enfant sans mots.
Une voix, dans le silence et dans la nuit... Le lecteur l'entendra comme un murmure ou comme un cri. C'est qu'on ne sait pas, la nuit, quelle forme et quelle densité prennent les choses et les êtres. Ce qui les fige ou ce qui les pousse hors d'eux.
Marilyne Coppée offre à ce texte dense d'Eva Kavian des touches de couleurs qui lui ressemblent. Des formes et des figures naissent de ce bel assemblage.