Tu as cent ans aujourd'hui.
Un gâteau avec ton prénom dans la salle commune.
La famille chante.
Tu ne sais pas ce qu’on fête.
Moi : Quel âge as-tu, bonne-maman ?
Toi : Nonante-cinq ans... Non ! nonante-quatre ans...
Moi : Tu as cent ans aujourd’hui, bonne-maman.
Toi : Mais non... Tu ris en me regardant, comme si je t’avais fait une blague.
L’auteure s’adresse à sa grand-mère centenaire et tisse le récit d’une relation. Amour, complicité, humour et bienveillance offrent en creux le portrait tendre et délicat d’une transmission. La petite-fille accompagne le très grand âge de la grand-mère, dans ses moments d’égarement et dans ses éclairs de lucidité, dans ses petites folies, ses souvenirs, ses chansons... Elles rejouent à deux l’universel de la fin de vie : quand le corps échappe, le contenir de ses mains ; quand l’esprit s’égare, l’accompagner avec douceur ; quand les repères se brouillent, guider et rassurer. La présence à l’autre devient une force tangible sur laquelle se reposer. Violaine Lison pose des mots justes et sensibles sur ce qui lie un grand-parent à son petit-enfant. Valérie Rouillier l’accompagne de traits à l’encre qui parlent de maillages, de réseaux, de bifurcations, de retrouvailles...Un regard puissant posé sur les êtres chers qui se préparent à partir.
« Entre instants d’égarement et de lucidité, face aux corps qui s’en va et à l’esprit qui s’évanouit à cause de la vieillesse, l’auteure tournaisienne a gardé le doux souvenir d’excellents moments de proximité voire de complicité plutôt que d’un épisode traumatisant. »
Christophe Desablens, Vers l’avenir, avril 2021
« Mais quand quelque chose est moche dans la vie, des mots peuvent la rendre plus belle. Il n’y a que la poésie pour permettre de faire vivre ça, pour raconter une fin de vie qui puisse faire du bien, à moi-même et à ceux qui lisent. C’est aussi ça la poésie, ce sont des images pour dire l’indicible. » Violaine Lison, dans l’article de Christophe Desablens, Vers l’avenir, avril 2021
« Une nuit, j’avais cette impression de devoir écrire ce livre. Après cette relation avec ma grand-mère, j’avais tous ces instants, toutes ces phrases en moi. Ce livre, je l’ai écrit en un jour ou deux. Ca n’était pas un projet que j’avais au départ, c’était juste une évidence. (...) Ca me fait plaisir que les gens qui ne sont pas des lecteurs de poésie habituellement puissent se dire que la poésie, ça leur parle » Violaine Lison, dans l’article de Céline Delcroix, Nord Eclair, avril 2021
"Ce soir, on dort dans les arbres est un livre-bonsaï. Elle en a soigné les ramures. Elle a taillé les branches au plus près du tronc et des racines. Elle a ramassé l’écriture dans un noyau de phrases courtes et retrouvé la sève qui coulait dans des dialogues noués entre elle et sa grand-mère." Pascal Goffaux, MUSIQ3, avril 2021
"Écrit sans arabesques, a minima comme autant de notes prises entre les mots et aux vents légers des échanges, Violaine Lison offre ici une petite création littéraire qui témoigne d’un quotidien sur un ton intensément filial. Il s’en dégage toute l’affection mutuelle pouvant exister entre deux êtres que deux générations séparent… finalement de façon on ne peut plus abstraite." Tito Dupret, Le Carnet et les Instants, mai 2021
"Promenade en duo d’une petite-fille et de sa grand-mère maternelle à travers ces moments où la vie s’apprête à s’éteindre. Un livre lumineux à travers les larmes qu’il recèle. Un livre de vie situé à cette période d’une existence où les deux sens du mot affection se rejoignent paradoxalement : sentiment d’attachement reliant deux personnes et altération de la santé physique ou mentale d’un être vivant." Michel Voiturier, AREAW, avril 2021