Une nuit, comme au travers d'un conte, une femme fuit les rues pavées de la ville et s'égare dans la forêt. Au cœur de l'obscurité, elle trouve un abri : la maison d'une étrange couturière, mi-fée, mi-sorcière, aïeule bienveillante qui rapièce et répare.
Une relation dense se tisse entre les deux femmes.
Les lundis deviennent leurs rendez-vous réguliers avec les hêtres, les fougères, les grimpereaux et la vieille machine à coudre. Sous les doigts de la guérisseuse, les vêtements, comme des secondes peaux, sont recousus avec soin. Les blessures cicatrisent et les cœurs s'allègent.
Mais un lundi, la maison est vide. Et la forêt résonne d'une impossible absence…
Violaine Lison guide ses lecteurs comme au travers d’un conte : une narratrice voyage des rues pavées de la ville aux sentiers sinueux des forêts, entre les arbres et les fougères, parmi bêtes et plantes. Elle y croise une femme âgée, mi-fée, mi-sorcière, figure bienveillante qui rapièce et protège, joue du piano et de la machine à coudre. Cette dernière invite la visiteuse à passer le seuil de sa maison, à s’entourer de ses objets, de ses odeurs, des ronronnements du chat et des craquements du feu de cheminée. Une relation dense se tisse entre les deux femmes. Les lundis deviennent leur rendez-vous régulier avec la forêt et la vieille machine à coudre. Les vêtements, comme des secondes peaux, sont réparés avec soin, les blessures cicatrisent et les cœurs s’allègent.
Mais lorsque la maison se vide sans prévenir, c’est un terrible silence qui s’abat. Questions et doutes refont surface : vers qui se tourner quand les repères disparaissent, quand les lieux familiers deviennent lointains et que les gestes rassurants perdent leur sens ? Comment appréhender un tel héritage ? à nouveau la nature bienveillante sera le refuge…
L’écriture à fleur de peau de Violaine Lison nous emmène, au rythme des nuits et des chapitres, à nous perdre en forêt et à y découvrir des chemins, des clairières ou des cabanes, pour mieux s’y retrouver ou pour se construire un lieu à soi.
Les dessins à l’encre de Manon Gignoux, choisis dans le foisonnement de son œuvre, répondent au texte tantôt par leur fluidité, tantôt par leur transparence. Mais toujours avec le noir, qui avec force fait forme, plongeant celui qui regarde dans le mystère de sa pulsation. Qu’ils soient vêtements, gestes ou légumes, une apparente légèreté les habitent. Un souvenir de corps ou de danse fait trace dans un équilibre qui joue avec le blanc de la page. Et comme le pointe l’historienne de l’art Geneviève Besse-Houdent : les objets se reconnaissent entre eux, […] projetées dans une réalité autre, là où seul s’invite l’imaginaire.
Textes et images s’ajustent alors dans l’entre-deux de la page.