Du doigt, dans les lignes du petit matin,
je cherche le point, le point du jour.
Il n’est pas. Il perce. Surjet de lumière.
Moment si ténu qu’on ne peut le saisir réellement.
Le temps de sa percée, voilà l’astre déployant le matin
à travers l’horizon ou les branches, tamisé.
Entre textes et images, points, percées et jour, Anne Herbauts revient sur l’album, l’écriture, l’atelier, le temps, son univers. Ce livre s’inscrit dans l’esprit de De temps en temps, paru en 2006 aux éditions Esperluète et aujourd’hui épuisé. Elle poursuit ici son travail de réflexion autour de l’écriture et de la tentative d’écrire le temps.
Écrire et bégayer. Dire maladroit pour dire plus juste,
par éraflures, par ratures.
Je ne fais plus de phrases.
Parfois les mots nus me suffisent.
Ils font des bruits de cailloux entre eux, sans conjugaisons, sans grammaire.
Ils grelottent, ils chantent.
« En 2021, Madame Devèze, commissaire d’exposition pour la Biennale de Moulins, m’a proposé d’écrire des phrases qui seraient le l d’une exposition autour de mon travail. Nous avions choisi comme titre d’exposition “le point du jour”, en référence à ma prédilection au sujet du temps et en écho à un album de la série Matin minet paru aux éditions Pastel. Dans le même mouvement que le processus créatif de l’album De temps en temps, les phrases de l’exposition “le point du jour” ont été la trame de départ du livre Où il est question de main et de météore (2024). »
aNNe herbauts, printemps 2024