Personne n’a senti l’orage couver. Ni Lola, ni son frère assoupi à côté d’elle, ni sa mère… C’est vers 16 heures que la foudre est tombée. C’est maman qui conduisait. Papa était à côté, sur le siège passager. Il était 15h55. C’est l’heure qu’indiquait l’horloge dans l’auto. à ce moment précis, Lola a senti qu’elle perdait quelque chose qu’elle ne retrouverait plus jamais. Elle n’a pas compris tout de suite mais elle l’a su et tout de suite elle a eu peur. Tout de suite elle a pleuré.
Son frère s’est réveillé. Maman s’est arrêtée. Papa a tout raconté.
Lola a dix ans lorsqu’un jour, contre toute attente, son père quitte sa mère. C’est toute une famille qui s’en trouve explosée, déboussolée. Les jours passent. Pas la tristesse.
Alors, Lola se met à courir de plus en plus souvent, de plus en plus longtemps, de plus en plus vite. Dans ses baskets neuves, Lola court pour se sentir bien.
Geneviève Casterman signe ici un album juste et sensible à propos de la séparation d’un couple, du point de vue d’une fillette. Ce livre parle de résilience, de course à pied et du passage de l’enfance à l’adolescence. Car du choc à l’apaisement, entre ses rêves, ses souvenirs et ses désirs, Lola grandit.
Les dessins réalisés en noir et blanc et rehaussés à la couleur alternent paysages et mises en situation. Ils s’enchaînent et reproduisent cet état d’esprit propre à la course : hypnotique, concentré, bercé par la respiration et les paysages qui défilent.
« On parle de ce qui nous aide à vivre, à surmonter, à espérer. Pour Lola, c’est la course. Le texte est un bonheur à lire à voix haute tant l’autrice a ciselé à merveille ses phrases. » Lucas Tanguy, La mare aux mots, mars 2021.
« À travers des mots bleus et des illustrations dessinées au crayon gras et à peine rehaussées de quelques touches de couleurs primaires, Casterman nous propose d’adopter une vision du monde à hauteur d’enfant, à hauteur de Lola. Dans ses dessins remplis d’histoires et son texte ponctué d’ellipses, elle imprime un rythme, esquisse des manques, trace l’absence, met en relief et temporalise depuis Lola. Le lecteur emboîte le pas de l’héroïne, sportive et volontaire, qui gagne en âge et en résilience, à mesure qu’elle court. Il faudra donc plusieurs paires de baskets, beaucoup de courage et une joie doucement regagnée pour qu’elle trace sa propre route. C’est son chemin de dépassement. Cours Lola, cours ! » Samia Hammami, Le Carnet et les Instants, octobre 2020
« Une grande réussite ! Cette complainte, rythmée par la musique, la poésie, les chansons et les dessins, retrace une histoire faite d’émotions retenues et douloureuses. (…) Un livre puissant qui ne s’oubliera pas de sitôt, auquel nous aurons souvent envie de revenir. » Monique Malfait-Dohy, Libbylit, décembre 2020